Une thèse de doctorat en sciences de gestion (2018 – 2021)
La vision que j’ai construite de mon futur a toujours été protéiforme. Ce seront finalement la recherche et l’enseignement qui me permettront de tout concilier. Grâce à une triple diplomation (sciences politiques et gestion des organisations à Sciences Po Bordeaux ; contrôle de gestion d’une part et audit interne d’autre part à l’IAE de Bordeaux), j’ai pu envisager une thèse de doctorat qui recoupe les notions d’engagement et de gestion autour de la gouvernance des associations. Pour autant, ce thème précis de thèse de doctorat s’inscrit dans un spectre plus large.
Ma thèse a été primée par l’ADERSE et l’ORSE (2ème prix de thèse).
La contribution des mécanismes de gouvernance à la performance et à l’impact des organisations à but non lucratif
Une approche par les parties prenantes de la gouvernance des associations françaises
Objectif : La présente recherche explore la relation entretenue entre la gouvernance des organisations à but non lucratif et leur performance globale, qui inclut également leur impact sur leurs parties prenantes. Elle affiche donc des objectifs analytiques autour des liens avec les parties prenantes : avec qui œuvrer et à qui rendre des comptes ? comment rendre des comptes et raffermir les liens avec elles ? quels comptes rendre et quels sont les critères d’évaluation ? Les effets de la gouvernance, les formes prises par la reddition des comptes et la construction sociale de la performance et de l’impact organisationnels sont donc particulièrement étudiés.
Approche et méthode : L’ancrage principal est la vision contingente des organisations, à laquelle appartiennent les théories des parties prenantes et de la dépendance aux ressources. A partir d’une démarche hypothético-déductive insérée dans le paradigme épistémique réaliste critique (PERC), les hypothèses issues de la littérature sont testées à partir de méthodes d’analyses de données textuelles, de régressions multiples logistiques et linéaires ainsi que de modèles d’équations structurelles. Les analyses ont porté sur les données des plus grandes associations françaises, sur un questionnaire auprès des dirigeants associatifs pendant la crise de la Covid-19, sur une enquête auprès de parties prenantes individuelles ainsi que sur le cas des Jeunes Agriculteurs.
Résultats : Les études menées ont permis de montrer que les mécanismes de gouvernance s’expliquent notamment grâce au secteur et aux actions de l’association. En revanche, les liens entre gouvernance et performance globale sont à étudier au cas par cas. Il en va de même pour les effets de la reddition des comptes sur la performance. La performance à court-terme des associations, à savoir leur viabilité, est renforcée par le maintien des dispositifs de gouvernance tandis que l’adoption d’une orientation sociétale a des effets contrastés sur la viabilité. Enfin, globalement, la gouvernance améliore l’impact et la qualité de relation avec les parties prenantes qui elle-même a un effet positif sur l’impact organisationnel. Cependant, ces résultats doivent être étudiés dans le détail des mécanismes de gouvernance, des parties prenantes et des dimensions de la performance.
Implications théoriques : Les résultats obtenus permettent de répondre aux objectifs fixés. Ainsi, la vision contingente de la gouvernance des organisations à but non lucratif conduit à une forte adaptabilité (dans chaque organisation et à ses parties prenantes). Le reporting est un mécanisme crucial de reddition des comptes mais la relation avec les parties prenantes est aussi particulièrement pertinente. Enfin, l’ensemble des concepts abordés sont contingents, permettant d’expliquer une vision émotionnelle et subjective de l’impact ainsi que la multidimensionnalité de la performance. Les théories mobilisées sont donc particulièrement adaptées pour les associations et leur opérationnalisation a été revisitée.
Implications praticiennes et sociétales : Les résultats invitent à une mesure raisonnable et flexible de l’impact des organisations à but non lucratif et soulignent le caractère crucial de la gouvernance pour améliorer la performance et l’impact, en dépit des méfiances. La priorisation des parties prenantes est en outre cruciale, pour éviter les problèmes associés à la reddition des comptes holistique. Les composantes de la qualité de relation peuvent alors devenir des critères de hiérarchisation et de priorisation des parties prenantes, car elles varient selon les parties prenantes et ont un effet sur la performance et l’impact.
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Le jury réuni lors de la soutenance était composé de :
- M. BARNETO Pascal, Professeur des universités, Université de Bordeaux, co-directeur de thèse
- M. BERLAND Nicolas, Professeur des universités, Université Paris-Dauphine, rapporteur
- Mme BERTIN Elisabeth, Maîtresse de conférences, Université de Bordeaux, co-directeur de thèse
- Mme CHATELAIN-PONROY Stéphanie, Professeure des universités, CNAM Paris, rapporteur
- Mme DUBOST Nathalie, Professeure des universités, Université d’Orléans, examinateur
- M. HIRIGOYEN Gérard, Professeur émérite des universités, Université de Bordeaux, examinateur
- M. WIRTZ Peter, Professeur des universités, Université de Lyon, examinateur