Article aujourd’hui archivé par Le Plus.
Aujourd’hui avait lieu la Journée Nationale des Jeunes qui, chaque année, met les jeunes à l’honneur mais aussi ceux qui s’investissent pour eux. Il s’agit donc d’un moment particulier durant lequel nous avons la chance de nous retrouver autour de ce qui nous rassemble. C’est en ce sens que les établissements scolaires avaient le plaisir de recevoir des professionnels et des acteurs de la jeunesse, ou encore que des entreprises ouvraient leurs portes à des lycéens. Cependant, la question est plus complexe, notamment quand il s’agit de donner une définition de la Jeunesse. La réponse est pour moi claire, la Jeunesse est un état d’esprit, comme le sous-entendait Samuel Ullman.
Je souhaiterais, très rapidement, revenir sur l’objet même de cette journée nationale. Permettez-moi de citer Pierre Bourdieu qui affirmait que « la jeunesse n’est qu’un mot ». Je m’inscris dans la droite lignée du sociologue le plus émérite du XXe siècle. La jeunesse n’est qu’un mot tant qu’elle n’est pas vécue et que l’on ne la fait pas vivre. L’objet précis de la JNDJ est clair : en finir avec l’image erronée que les Français et parfois même les jeunes eux-mêmes ont de la Jeunesse.
Tant au cours de cette journée que grâce à notre association, je plaide en faveur d’une nouvelle conception de la jeunesse, qui passe naturellement par une confiance non pas périodique mais permanente de tous mais aussi par l’intégration d’une idée simple : le mal de notre société n’est pas la jeunesse, mais au contraire l’importance que nous n’osons pas lui apporter.
Néanmoins, je considère que nous avons tous une part de responsabilité, et notamment les jeunes engagés : nous nous devons de susciter l’envie chez nos pairs. Je crois que nous devons évidemment compter sur les pouvoirs publics et les collectivités pour agir en ce sens, mais aussi il convient de nous mobiliser, nous qui sommes déjà dans la sphère de l’engagement. C’est notre plus haut devoir.
Ce devoir s’inscrit évidemment dans une dynamique on ne peut plus simple : mettre fin à un comportement qui est devenu naturel chez nous, celui de voir d’un mauvais œil l’émergence de projets, de convictions, de valeurs, d’ambitions chez nos pairs. Nous considérons qu’ils sont forcément empreints d’intérêts particuliers. Au contraire, nous devons porter tous ensemble ces projets, les mettre en avant et montrer ce dont nous sommes capables.
Le thème imposé de cette journée était la transmission. Les jeunes ont toujours cette force vive pour tenter de trouver des solutions aux problèmes, pour faire avancer et évoluer leur environnement ou pour faire bouger les lignes. Je pense que ce sont aux dirigeants associatifs de savoir mettre en œuvre des dispositions qui, d’une part, peuvent répondre aux besoins et aux demandes des jeunes, et d’autre part, organiser leur engagement.
La question centrale que se pose ainsi tout dirigeant associatif reste « Comment répondre efficacement aux jeunes ? ». La réponse prend plusieurs formes. Les responsables associatifs peuvent faire appel à des bénévoles. Qu’ils soient experts, aux côtés des dirigeants ou des adhérents, tous occupent une place fondamentale dans chacune des associations. Je me réjouis par ailleurs de constater au fil des rencontres le profond désir d’un nombre croissant de jeunes prêts à s’engager dans cette aventure.
Par ailleurs, les relations que lient les associations avec les jeunes sont des relations de réciprocité. A terme, ce sont finalement de véritables réseaux humains qui se constituent, basés sur une relation d’échange. En effet, nous avons tous à apprendre de l’autre. Cette idée est parfaitement intégrée dans l’idée que se font les jeunes de l’engagement, contrairement à l’image répandue d’une Jeunesse qui reçoit sans donner est perçue.
Si l’on s’y intéresse de près, la transmission associative n’est pas dans le sens que l’on pourrait imaginer. En tant que responsable d’une structure associative, j’avoue sans rougir avoir reçu autant si ce n’est plus que ce que j’ai donné. Le travail avec les jeunes dans cette perspective, si l’on sait manier avec habilité le caractère rigoureux des associations et la proximité indispensable avec ceux qui nous sollicitent. Les responsables associatifs qui, du fait de leur statut, se croient au-dessus font erreur. Être mandataire social n’est pas une récompense ou un titre, c’est une chance.
Les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes, aucun d’entre eux ne se ressemble. Peu ont les mêmes ambitions. Mais tous en ont une en commun : celle de vivre leur vie et de préparer leur avenir pour que plus tard, les combats qu’ils ont menés puissent porter leurs fruits. Je me réjouis donc de constater que nombreux sont ceux qui donnent chaque jour davantage la parole aux jeunes ; ou encore ceux qui se font le tremplin de projets qui méritent une attention particulière. J’ose avoir l’ambition pour le monde associatif qu’il puisse devenir le point de rencontre des engagés et de ceux qui veulent le devenir. Le point de concours entre ceux qui agissent, ceux qui veulent agir et ceux pour qui nous agissons.
Finalement, je pense qu’être jeune est difficile, impose des exigences, des choix, des décisions majeurs. Mais être jeune est aussi et avant tout une chance. Nous devons la saisir et lui donner non pas une forme imposée mais celle qui nous correspond le plus et qui fera de nous des hommes et femmes prêts à assurer les responsabilités personnelles et professionnelles qui seront les nôtres. En réalité, la transmission n’est pas seulement le fait d’un échange, c’est aussi la persistance d’un combat pour ses valeurs et ses convictions au fil du temps. Faisons-nous confiance en tendant la main à ceux qui nous entourent pour que, in fine, nous soyons nous aussi les acteurs et les auteurs de la Transmission.